Le gouvernement italien bloque l’acquisition de Microtecnica par Safran
Le gouvernement italien a récemment mis son veto au rachat de Microtecnica, une filiale italienne de Collins Aerospace, par l’équipementier aéronautique français Safran. Cette décision a été prise en vertu du dispositif Golden Power, qui permet à l’exécutif italien de bloquer les investissements étrangers portant sur des intérêts stratégiques nationaux.
Safran avait manifesté son intérêt pour l’acquisition de Collins Aerospace, mais cela a suscité des préoccupations en Italie quant à la protection de ses intérêts nationaux dans le domaine de la défense et de la sécurité. En tant qu’équipementier aéronautique français, Safran est détenu à 11,23% par l’État français. Cette implication gouvernementale a suscité des inquiétudes quant à l’influence qu’il pourrait exercer sur des actifs stratégiques italiens.
Le dispositif Golden Power, en vigueur depuis 2012, permet au gouvernement italien de bloquer les investissements étrangers dans des secteurs jugés stratégiques. En l’occurrence, la défense et la sécurité nationale étaient concernées. Il est intéressant de noter que la France et l’Allemagne disposent également d’outils similaires pour protéger leurs intérêts économiques et stratégiques.
Ces mesures ont été précédemment utilisées pour bloquer des investissements en provenance de la Chine et des États-Unis. Cependant, il est plutôt rare de voir ces mesures appliquées à un allié européen, ce qui reflète les inquiétudes grandissantes en Europe concernant la protection de ses industries clés.
Le gouvernement italien a justifié sa décision en soulignant l’importance de préserver les intérêts nationaux et de ne pas permettre des acquisitions étrangères qui pourraient mettre en péril la sécurité et l’autonomie de l’Italie dans le secteur de la défense.
Cette décision soulève également des questions plus larges sur les politiques de défense et d’investissement en Europe. Alors que l’Union européenne encourage la coopération et l’intégration économique entre ses États membres, il semble y avoir une préoccupation croissante vis-à-vis des investissements étrangers et de leur impact sur la sécurité et la souveraineté économique.
Il reste à voir si cette décision du gouvernement italien aura un impact sur les relations entre la France et l’Italie, et plus largement sur les politiques d’investissement en Europe.
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